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Liste systématique A épingler Bryophytes 

Les bryophytes du Moeraske et de l'Hof ter Musschen

La bryoflore belge est riche de 770 espèces qui se ventilent comme suit : 587 mousses, 178 hépatiques et 5 anthocérotes.

La bryoflore de l’Hof ter Musschen compte 90 espèces : 79 mousses (en fait 78 espèces et une sous-espèce) et 11 hépatiques.

La bryoflore du Moeraske compte, pour sa part, 97 espèces : 86 mousses et 11 hépatiques.

Au total, 74 espèces sont communes aux deux sites, 23 sont propres au Moeraske et 16 (15 espèces et une sous-espèce) à l'Hof ter Musschen.

Ceci donne un total cumulé Moeraske/Hof ter Musschen de 112 espèces (plus une sous-espèce), soit 14,5% de la bryoflore belge... sur 25 hectares !

Il est à noter qu'aucun de nos sites n'abrite d’anthocérote.

Parmi celles-ci, 13 ont un indice de rareté -indice national- de "très rare (RR)". 6 de ces espèces se rencontrent sur les deux sites (Frullania dilatata, Drepanocladus aduncus, Oxyrrhynchium speciosum, Protobryum bryoides, Pseudocrocidium hornschuchianum, Rhynchostegiella tenella),3 seulement au Moeraske (Sphaerocarpos michelii, Fissidens dubius, Zygodon conoideus) et 4 seulement à l'Hof ter Musschen (Hygroamblystegium humile, Plagiomnium elatum, Plagiomnium ellipticum, Pylaisia polyantha).

 

 

Le Moeraske

Il héberge 10 hépatiques et 68 mousses.

 

Sphaerocarpos michelii est incontestablement la " rareté " du site. Cette hépatique, pionnière des sols limoneux, découverte en février 2000, retrouvée en 2005, 2007 et 2008, 2010, 2011 et 2014, n'avait été observée en Belgique avant cela... qu'à trois reprises depuis 1900.


Sphaerocarpos michelii (avril 2008 - Moeraske)
Photo : Pierre Vandystadt
Copyright © 2010 CEBE-MOB



Fissidens dubius, Protobryum bryoides et Zygodon conoideus sont les trois autres espèces phare des lieux. La première est strictement calcicole, la seconde apparaît dans des zones bien éclairées, quant à la troisème, rarissime au nord du sillon Sambre et Meuse, c'est une espèce purement épiphytique. Toutes trois se retrouvent, ailleurs en Région bruxelloise, dans une seule autre station.

Oxyrrhynchium speciosum, pour sa part liée aux sols humides, n'existe dans la Région bruxelloise nulle part d'autre... qu'à l'Hof Ter Musschen, faisant de l'espèce une " spécialité Cebe !".

La présence de Saules et de Sureaux en zone humide confère au Moeraske une grande richesse en bryophytes épiphytes (épiphyte : qui croît sur une autre plante), parmi lesquels on citera : Frullania dilatata, Radula complanata, Orthotricum tenellum, Ulota bruchii et Ulota crispa.

L'épiphytisme est par contre beaucoup plus faible dans la partie Walckiers. Mais là, certaines espèces calcicoles tout à fait intéressantes prennent le relais. Mentionnons particulièrement Thamnobryum alopecurum (aussi présent à l'Hof ter Musschen) et Fissidens gracilifolius qu'on y retrouve exclusivement sur les deux fausses grottes, et surtout Rhynchostegiella tenella, dont les deux autres stations connues de la Région bruxelloise sont en Forêt de Soignes et... à l'Hof ter Musschen.

Il est inutile de préciser que la préservation de ces espèces est intimement liée à la conservation des grottes dans leur environnement actuel (problème de lumière et d'humidité).


Thamnobryum alopecurum (mars 2005 - Moeraske)
Photo : Jean-Philippe Coppée
Copyright © 2010 CEBE-MOB


 

Signalons, enfin, encore la présence de : Cirriphyllum piliferum, de Didymodon tophaceus et de Pseudocrossidium hornschuchianum (la mousse au nom qui tue !) qui ne se rencontrent en Région bruxelloise, en dehors du Moeraske, que dans respectivement 5, 5 et 1 autres lieux (l'HTM pour ce dernier).

 

L'Hof ter Musschen

Il héberge 8 hépatiques et 72 mousses (71 espèces et une sous-espèce).
 


Drepanocladus aduncus (novembre 2012 - Houtweg)
Feuilles en crochet au sommet des rameaux
Photo : Marianne Mabille
Copyright © 2014 CEBE-MOB

Ce sont les espèces liées au milieu humide qui sont les plus intéressantes à l'Hof ter Musschen. Plagiomnium elatum trouve ici sa seule localisation de toute la Région bruxelloise et sa proche parente, Plagiomnium ellipticum, n'est signalée qu'en une seule autre localité à Bruxelles.

Drepanocladus aduncus, longue mousse assez spectaculaire, très abondante dans la partie la plus humide des prairies, n'est présente, quant à elle, à Bruxelles, qu'en deux autres endroits de la Forêt de Soignes, ainsi qu’ en bordure du Moeraske dans une petite population « accidentelle» au potager du Houtweg.

Hygroamblystegium humile, espèce peu fréquente à l'échelle nationale, et au statut taxonomique faisant l'objet de controverses, a été identifiée avec certitude en bord de Woluwe. Oxyrrynchium speciosum, enfin, ne se rencontre, comme dit plus haut, en Région bruxelloise, qu'ici et qu'au Moeraske.

Rhynchostegiella tenella, espèce des rochers riches en bases, occupe un habitat de substitution : un bloc de béton armé situé en bordure de rivière !

L'épiphytisme est nettement moins bien représenté à l'Hof ter Musschen qu'au Moeraske. Notons principalement : Frullania dilatata, Pylaisia polyantha et Ulota bruchii.

Signalons, enfin, la présence de Fissidens viridulus et de sa sous-espèce bien typée Fissidens viridulus incurvus découvertes successivement en 2008 et 2009.

(Cette synthèse date de 2015. Elle est dépassée et sera remplacée par un nouveau texte en cours de rédaction)

 

L'identification des bryophytes : quels guides utiliser ?

Pour la Belgique, nous avons la chance d'avoir deux guides qui permettent de recenser l'ensemble de notre bryoflore.

A savoir :

  • H. SIEBEL & H. DURING, Beknopte Mostflora van Nederland... en België, Utrecht, 2006 (ouvrage à la réalisation duquel André Sotiaux a collaboré)
  • I. ATHERTON, S.BOSANQUET & M. LAWLEY, Mosses and Liveworts of Britain and Ireland, a field guide, Plymouth, 2010 (publié par la British Bryological Society).

 

Ces deux ouvrages sont, de fait, complémentaires. Le premier, en néerlandais, reprend toutes les espèces observées en Belgique et les illustre par des dessins; alors que le second, en anglais, est basé sur des photos et quelques dessins de détails.

Dans le second ouvrage, il y a deux espèces belges, rares, qui manquent et quelques unes qu'on ne rencontre pas chez nous. L'intérêt du guide de la British Bryological Society réside dans sa présentation d'une seule espèce par page qui est plus simple que celle de l'ouvrage hollandais, mais répétons-le, il est souvent utile de passer d'un livre à l'autre pour affiner son jugement.

Quant aux ouvrages en français, jusqu’il y a peu, il n’y avait rien de très satisfaisant.  Un manuel d’identification vient cependant de paraître et comble partiellement le manque : V. HUGONNOT, J. CELLE & F. PEPIN, Mousses & hépatiques de France, Mèze, 2015 (publié par Biotope). Le point faible de ce travail réside dans le fait qu’il ne présente que 170 espèces… soit environ un dixième de la bryoflore  de l’Hexagone et que cette non exhaustivité est bien entendu pénalisante. Les points forts sont à trouver dans la clarté des explications, dans le bon choix des espèces présentées  (nombreuses sont celles qu’on retrouve sur „nos“ sites), dans le recours à des termes botaniques précis… qu’il n’y a pas lieu d’essayer de traduire.  Ce guide n’est donc pas suffisant en lui-même, mais il facilite le recours à nos deux incontestables ouvrages de référence.

 

 

Tableau des espèces

Explications du tableau

  • Il reprend toutes les espèces (et une sous-espèce) répertoriées au Moeraske et à l'Hof ter Musschen de 2000 à 2024
     
  • Les noms vernaculaires en Français des espèces n'ont pas été repris car ils génèrent souvent des confusions au contraire des noms en néerlandais de celles-ci, qui sont bien plus évocateurs, ... mais qui nécessitent quand même une bonne connaissance de la langue
     
  • L'indice de rareté est celui assigné par A. Vanderpoorten dans son étude sur la bryologie de la région de Bruxelles-Capitale (A. VANDERPOORTEN, A bryological survey of the Brussels Capital Region, in Scripta botanica Belgica, vol. 14, 1997, pp. 1-83.)
     
  • Pour des raisons pratiques, le Walckiers (la partie schaerbeekoise du Moeraske) a été scindé du reste du site du Moeraske dans la réalisation des relevés
  • dans la colonne 3 sont donc reprises toutes les observations se rapportant à l'ensemble du Moeraske sans tenir compte de la partie Walckiers
  • la colonne 4 se rapporte exclusivement au Walckiers
  • dans la colonne 6, c'est l'ensemble du Moeraske -Walckiers inclus- qui est repris
  • les années mentionnées sont celles de la dernière observation de l'espèce, le but poursuivi étant d'avoir une vue actualisée des recensements et non une compilation de ceux-ci ;
  • dans les colonnes 6 et 7, le "1" correspond à l'indice de présence.

 

Tableau des espèces 2024

   
    

Nom

Indice de

Moeraske

Walckiers

 

rareté

  

HEPATIQUES

   

Aneura pinguis

rare R

2018

 

Cololejeunea minutissima

rare R

  

Frullania dilatata

très rare RR

2022

2024

Lophocolea bidentata  

assez commun AC

2018

2024

Lophocolea heterophylla

très commun CC

2018

2024

Lunularia cruciata 

très commun CC

2024

 

Marchantia polymorpha

assez commun AC

2024

 

Metzgeria furcata

commun C

2022

2024

Pellia endiviifolia

assez commun AC

2022

2008

Radula complanata

rare R

2000

 

Riccia glauca

très rare RR

2024

2024

Riccia sorocarpa

assez commun AC

  

Sphaerocarpos michelii

très rare RR

2024

2024

    

MOUSSES

   

Aloina ambigua

assez commun AC

2022

 

Amblystegium serpens

très commun CC

2024

2024

Atrichum undulatum

très commun CC

2022

2007

Aulacomnium androgynum

assez commun AC

2000

 

Barbula convoluta

très commun CC

2024

2008

Barbula unguiculata

très commun CC

2024

2008

Brachytheciastrum velutinum

assez commun AC

2000

2000

Brachythecium albicans

assez commun AC

2018

 

Brachythecium mildeanum

très rare RR

  

Brachythecium rivulare

assez commun AC

2012

2024

Brachythecium rutabulum

très commun CC

2024

2024

Bryum argenteum

très commun CC

2020

 

Bryum barnesii

assez rare AR

2018

 

Bryum capillare

très commun CC

2022

2024

Bryum dichotomum

assez rare AR

2020

 

Bryum radiculosum

rare R

2020

 

Bryum rubens

assez commun AC

2022

2024

Bryum ruderale

rare R

2022

 

Bryum subapiculatum

assez commun AC

2022

 

Calliergonella cuspidata

très commun CC

2022

2024

Campylopus introflexus

assez commun AC

2000

 

Ceratodon purpureus

très commun CC

2022

2007

Cirriphyllum piliferum

rare R

2022

2024

Cratoneuron filicinum

commun C

2022

2008

Cryphaea heteromalla

rare R

2022

2024

Dicranella heteromalla

très commun CC

2020

2024

Dicranella staphylina

rare R

2016

 

Dicranella varia

commun C

2016

 

Dicranoweisia cirrata

très commun CC

2020

 

Dicranum scoparium

assez commun AC

2000

 

Didymodon fallax

commun C

2020

 

Didymodon insulanus

rare R

2022

 

Didymodon luridus

assez commun AC

2018

 

Didymodon rigidulus

rare R

2024

2003

Didymodon sinuosus

rare R

2020

2024

Didymodon tophaceus

rare R

2000

 

Didymodon vinealis

assez rare AR

2024

 

Drepanocladus aduncus

très rare RR

2020

 

Eurhynchium striatum

assez commun AC

2022

2024

Fissidens bryoides

très commun CC

2016

2024

Fissidens crassipes

assez rare AR

  

Fissidens dubius

très rare RR

2016

 

Fissidens gracilifolius

assez rare AR

2018

2024

Fissidens taxifolius

très commun CC

2022

2024

Fissidens virudulus var. viridulus

rare R

  

Fissidens virudulus var. incurvus

rare R

  

Funaria hygrometrica

très commun CC

2022

2008

Grimmia pulvinata

très commun CC

2022

2020

Homalothecium sericeum

commun C

2022

2024

Hygroamblystegium humile

très rare RR

  

Hypnum cupressiforme

très commun CC

2022

2024

Isothecium myosuroides

assez rare AR

  

Kindbergia praelonga

très commun CC

2024

2024

Leptodictyum riparium

commun C

2018

2024

Mnium hornum

très commun CC

2012

2024

Orthotrichum affine

commun C

2022

2024

Orthotrichum anomalum

commun C

2022

 

Orthotrichum diaphanum

très commun CC

2022

2024

Orthotricum lyellii

rare R

2022

 

Orthotrichum pulchellum

rare R

2020

 

Orthotricum tenellum

rare R

2000

 

Oxyrrhynchium hians

commun C

2024

2024

Oxyrrhynchium pumilum

assez commun AC

2022

2024

Oxyrrhynchium speciosum

très rare RR

2000

 

Phascum cuspidatum

commun C

2024

 

Physcomitrium pyriforme

rare R

2024

 

Plagiomnium elatum

très rare RR

  

Plagiomnium ellipticum

très rare RR

  

Plagiomnium rostratum

assez commun AC

2018

2020

Plagiomnium undulatum

commun C

2020

2024

Plagiothecium denticulatum

assez rare AR

  

Plagiothecium nemorale

assez commun AC

  

Plagiothecium succulentum

assez commun AC

  

Platyhypnidium riparioides

assez commun AC

  

Pohlia melanodon

assez commun AC

2008

2008

Polytrichastrum formosum

assez commun AC

  

Protobryum protoides

très rare RR

2018

 

Pseudocrossidium hornschuchianum

très rare RR

2022

2024

Pseudoscleropodium purum

assez rare AR

2020

2003

Pylaisia polyantha

très rare RR

  

Rhizomnium punctatum

assez rare AR

2018

2024

Rhynchostegiella curviseta

rare R

 

2016

Rhynchostegiella tenella

très rare RR

2007

2020

Rhynchostegium confertum

très commun CC

2024

2024

Rhynchostegium murale

commun C

2024

 

Rhytidiadelphus squarrosus

très commun CC

2020

2024

Schistidium apocarpum

très commun CC

2024

2020

Syntrichia laevepila

rare R

2022

 

Syntrichia papillosa

très rare RR

2022

2024

Syntrichia ruralis

assez commun AC

2016

2024

Syntrichia virescens

assez rare AR

2022

 

Thamnobryum alopecurum

assez rare AR

2022

2024

Thuidium tamariscinum

assez rare AR

 

2003

Tortula modica

très rare RR

2022

 

Tortula muralis

très commun CC

2024

2008

Tortula truncata

commun C

2016

 

Ulota bruchii

rare R

2016

 

Ulota crispa

rare R

2020

 

Zygodon conoideus

très rare RR

2020

 

Zygodon viridissimus

assez rare AR

2022

 

 

(avril 2024)