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La gestion et l'aménagement des réserves naturelles.


La gestion des sites semi-naturels a toujours été un point fort de la CEBE. On pourrait croire qu'il n'est pas nécessaire de gérer un milieu naturel, mais il n'en est rien !

En réalité les milieux " vraiment naturels " n'existent plus en Belgique, ni en Europe occidentale d'ailleurs, si ce n'est l'étage alpin de nos montagnes (>2000m). Seuls existent encore des milieux transformés, peu ou prou, par l'homme.

L'équilibre naturel : le climax


La végétation spontanée actuelle de nos régions commence à se mettre en place à la fin de la dernière glaciation (celle de Würm dans le système alpin), il y a environ 12 000 ans.

L'état ultime de cette végétation, en équilibre avec le climat, s'appelle climax et consiste, en Europe occidentale, en une forêt tempérée décidue (arbres à feuilles caduques) à prédominance de hêtres et de chênes.


Tendance naturelle de l'évolution des milieux dans nos régions
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L'état de la flore et de la faune découle de ce type de végétation climacique. Celle-ci a varié en fonction de légères variations climatiques pour s'installer définitivement il y a 5000 ans.

Premières actions humaines

Cette époque voit l'apparition des premiers agriculteurs néolithiques… qui commencent aussitôt à défricher leur environnement. Notre " Nature " a donc été anthropisée dès le début !

Les pratiques agro-pastorales de nos ancêtres qui resteront pratiquement stables pendant des siècles voire des millénaires créeront et entretiendront des milieux secondaires, à végétation basse, d'une biodiversité parfois supérieure à celle des forêts originelles.

La plupart des joyaux naturels de notre pays (comme les pelouses calcaires et les landes à bruyères) résultent de ces pratiques séculaires que seules les transformations drastiques de l'agriculture et l'urbanisation galopante des cinquante dernières années viendront bouleverser.

La gestion

Ces pratiques agricoles ayant disparu, il importe donc d'y suppléer et de gérer, maintenant à des fins non productives, les milieux semi-naturels.

La gestion écologique des réserves s'applique à la végétation et à elle seule, les plantes vertes étant à la base de tous les écosystèmes terrestres.

La gestion idéale n'existe pas car elle doit intégrer beaucoup de paramètres biologiques parfois contradictoires : ainsi la fauche d'une prairie dans le but d'y maintenir une flore typique peut être défavorable à l'entomofaune. On doit trouver des compromis entre les différents composants des biocénoses en maintenant, dans un même biotope, une mosaïque de milieux à gestions différenciées.

 

Les milieux boisés

La gestion des milieux boisés (forêts, bois, bosquets…) est la plus facile : on ne fait… rien !

En effet, sous nos climats, un sol nu évolue toujours vers le (para)climax soit la forêt qui se maintiendra indéfiniment, sans intervention humaine, pour autant que le climat reste stable. La forêt régénère ses arbres dans les trouées de chablis; les arbres et le bois morts sont laissés sur place pour favoriser champignons et insectes xylicoles.

Ce sont des milieux idéaux pour des conservateurs de réserve contemplatifs et zen !

 

 

Les milieux herbacés


La gestion des milieux herbacés (de la prairie sèche au marais) exige des actions plus énergiques.

Nous avons à notre disposition :

  • le débroussaillage
  • le fauchage
  • le pâturage extensif. ..

 

Le débroussaillage est le seul moyen d'empêcher le reboisement d'une parcelle non fauchée ou de la restaurer.


Travaux de gestion et d'aménagements
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Fauchage à l'Hof ter Musschen
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Le fauchage est une opération essentielle dans le maintien d'une communauté végétale :

  • Il entrave le reboisement par destruction des plantules d'arbres et arbustes.

     
  • Il sélectionne certaines espèces au détriment d'autres ; la période de fauche agit sur le dynamisme de certaines plantes (faucher au pic de biomasse pour affaiblir) ainsi que sur la concurrence qu'elles exercent entre elles (faucher avant ou après la fructification)

     
  • Accompagné d'une exportation du produit de fauche, il diminue la fertilité du sol et autorise ainsi la pousse de plantes plus frugales.

Le pâturage extensif a, grosso modo, les mêmes effets que le fauchage avec des particularités selon le type de bétail utilisé(ovin, caprin, bovin ou équin) et la charge par unité de surface.

 

Les milieux humides

Pour les zones humides, nous disposons de la mise en assec. La mise en assec permet de lutter contre l'atterrissement des marais.

Elle consiste en l'abaissement du niveau ou en la vidange d'une pièce d'eau. Cela permet

  • la diffusion de l'oxygène dans la vase
  • le développement de microbes aérobies : ils décomposer les matières organiques jusqu'au stade ultime de sels minéraux et de gaz carbonique. Cette minéralisation des boues permet d'en réduire le volume. Elle permet l'établissement d'associations végétales de vase exondée devenues aujourd'hui d'une très grande rareté.


Synthèse

La gestion ainsi entendue consiste donc en actions répétitives et régulières visant à restaurer ou à conserver la biodiversité d'un milieu existant.

Les aménagements

Les aménagements sont au contraire des actions uniques et non répétitives qui tendent à créer ou à modifier un biotope dans l'intention de permettre l'installation d'une nouvelle communauté biologique.

Citons comme exemples d'actions menées dans nos réserves :

  • Le creusement de nouvelles mares.

     
  • L'installation d'abri d'hivernage pour chauve-souris (de novo ou dans une ancienne glacière par exemple)

     
  • La construction de murets qui permet l'installation d'une flore et d'une faune rupicole.

     
  • L'épandage de ballast de chemin de fer pour créer un milieu favorable au lézard vivipare.


Pose de vanne
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